
05 Juin Puis-je conduire avec deux bières ?
En France, la conduite en sous l’effet de l’alcool fait partie des causes fréquentes des accidents de circulation.
Tout automobiliste qui a donc le projet de se mettre au volant de son véhicule doit s’abstenir de consommer de l’alcool, ou du moins ne pas en consommer au-delà du seuil réglementaire fixé par les textes.
Conduire sous l’empire d’un état alcoolique met non seulement en péril la sécurité de l’automobiliste, mais aussi celle des autres usagers de la route.
Il devient donc fondamental pour chaque conducteur qui a bu de savoir si le taux d’alcool contenu dans son sang lui permet de se mettre au volant de son véhicule.
Respecter le taux d’alcool au volant étant devenu une préoccupation, de nombreux usagers de la route se posent la question suivante : puis-je conduire avec deux bières ?
Nous allons vous faire découvrir, tous les éléments de réponse à cette question.
Quelle est la réglementation française en matière d’alcool au volant ?
Pour ce qui concerne la règlementation de l’alcool en France, la loi est très rigoureuse. Cette rigueur se justifie par le fait que de nombreux accidents sont causés par le fait que les conducteurs soient sous l’influence de l’alcool.
Le législateur français a donc trouvé indispensable d’encadrer le taux d’alcool au volant afin de préserver la sécurité routière.
En effet, l’article R234-1 du Code de la route punit avec la dernière rigueur les cas d’alcoolémie au volant même si le conducteur n’est pas dans un état manifeste d’ivresse.
A partir du moment où le taux d’alcool décelé dans le sang du conducteur est supérieur à ce qui est autorisé par la loi, l’infraction d’alcool au volant sera constituée et doit être punie conformément à la loi.
Aussi, faut-il préciser que les propriétaires de débits de boissons alcoolisées, ayant continué de servir de l’alcool alors même lorsqu’ils constatent que le client est déjà ivre, sont sanctionnés par la loi.
Le législateur fait donc peser sur eux l’obligation de contrôler ou de surveiller la consommation d’alcool de leurs clients.
Le but ultime étant de réduire les cas d’accidents routiers causés par les consommations exagérées d’alcool tout en préservant la santé et la vie des conducteurs.
Quel est le taux d’alcool à ne pas dépasser selon la loi ?
Parlant du taux d’alcool autorisé par la loi, il faut distinguer selon que l’automobiliste est un jeune conducteur (disposant d’un permis de conduire âgé de moins de 3 ans) ou d’un conducteur expérimenté dont le permis a au moins trois (03) années d’ancienneté.
Quel est le taux d’alcool autorisé pour un jeune permis ?
Pour un jeune conducteur dont le permis a moins de trois (03) ans d’âge, la limite fixée est de 0,2 g par litre de sang, ce qui équivaut à 0,1 mg par litre d’air expiré.
Il en est de même pour les conducteurs en situation d’apprentissage ainsi que ceux qui conduisent les véhicules de transport en commun.
En réalité, ce taux équivaut à zéro verre d’alcool. La raison qui justifie cela est le fait qu’un jeune conducteur ne maîtrise pas encore la conduite et consommer de l’alcool pourrait altérer encore ses capacités à mieux conduire.
C’est une façon de dire que le jeune conducteur doit choisir entre boire et conduire. S’il consomme de l’alcool, il court d’énormes risques de voir son permis de conduire d’une suspension ou même d’annulation.
Qu’en est-il du taux d’alcool autorisé pour les conducteurs expérimentés ?
Pour les conducteurs expérimentés, c’est-à-dire dont le permis de conduire est âgé de trois (03) ans et plus, la loi semble être un peu flexible.
En réalité, le seuil à ne pas dépasser pour l’alcool est de 0,5 g d’alcool par litre de sang soit l’équivalent de 0,25 mg d’alcool par litre d’air expiré.
Il faut dire qu’un verre de n’importe quelle boisson alcoolisée représente ce taux d’alcool conformément aux doses normalisées dans les débits de boissons.
Le dépassement de ce seuil permet de qualifier l’infraction d’alcool au volant.
Comment se détecte l’alcool dans le sang ?
L’alcool dans le sang se déteste par trois (03) mécanismes. Il s’agit du contrôle obligatoire, du contrôle préventif et du contrôle facultatif.
A quel moment a lieu le contrôle obligatoire de l’alcool au volant ?
Les forces de l’ordre procèdent au dépistage obligatoire de l’alcool au volant lorsque l’automobiliste est impliqué dans un accident de circulation ayant entrainé des dommages corporels à autrui.
Le dépistage obligatoire a également lieu lorsque l’infraction commise par le conducteur est sanctionnée d’une peine de suspension de permis de conduire.
Le dépistage obligatoire se fait par les policiers ou gendarmes même lorsque le conducteur n’est pas dans un état manifeste d’ivresse.
Quand a-t-on recours au dépistage préventif de l’alcool au volant ?
Le dépistage préventif de l’alcool se fait par les policiers en dehors de toute infraction ou tout accident de la route.
Placés aux abords des voies de circulation, les agents de sécurité opèrent de façon aléatoire le contrôle du taux d’alcool.
En cas de dépistage positif, l’automobiliste est considéré comme avoir consommé de l’alcool au volant.
Cependant, sa culpabilité ne peut être établie qu’après vérification du taux à l’aide de l’éthylomètre ou par le biais d’une analyse sanguine.
Bon à savoir : Lorsque le résultat est positif, les agents de sécurité ont la possibilité de procéder à la rétention du permis de conduire de l’automobiliste et mettre son véhicule en fourrière.
Qu’en est-il du dépistage facultatif de l’alcool dans le sang ?
Le dépistage facultatif se fait généralement dans deux (02) cas de figures.
Dans un premier temps, il se fait lorsqu’un automobiliste a causé un accident de la route qui n’a eu que des dommages matériels comme conséquences.
Dans un second temps, le dépistage facultatif se fait lorsque l’infraction commise n’est pas punie d’une peine de suspension de permis de conduire.
Est-ce qu’on est autorisé à conduire avec deux bières ?
Pour répondre à cette question, il convient de savoir le taux d’alcool qu’une bière contient.
Quelle est la quantité d’alcool dans une bière ?
Une bouteille de bière de 25 cl contient en moyenne avec 5 % d’alcool. La consommation d’une bouteille de bière de 25 cl est synonyme de consommation d’environ 10g d’alcool pur.
Ainsi, lorsque vous consommez deux bouteilles de 25 cl dosé à 5 %, vous êtes déjà au-delà du seuil d’alcool autorisé qui est de 0,5 g d’alcool par litre de sang.
Ainsi, des occasions de détente comme les dîners en famille, les fêtes entre copains ou d’autres moments conviviaux offrent d’énormes chances d’aller rapidement au-delà du seuil autorisé.
Lorsque vous prenez un verre d’alcool, le taux d’alcool augmente en moyenne de 0,20 g à 0,25 g. Ce taux peut augmenter en fonction de l’état de santé, le degré de fatigue ou de stress de l’individu.
La consommation du tabac peut également agir sur la hausse du taux d’alcool dans le sang d’un individu.
Aussi, convient-il de souligner que chaque verre d’alcool consommé fait augmenter le taux d’alcool de 0,20 g à 0,25 g en moyenne.
Ce taux peut varier en fonction de l’état de santé, de fatigue ou de stress. Le tabagisme peut aussi avoir un effet sur le taux d’alcool.
Les caractéristiques physiques de la personne peuvent avoir aussi un effet quant à la hausse du taux d’alcool.
Ainsi, les personnes minces peuvent voir leur taux d’alcool légèrement au-dessus de celui des personnes grosses.
Quand est-ce que le taux d’alcool maximal est atteint ?
Le taux maximal d’alcool est atteint après environ un quart d’heure lorsqu’on l’absorbe à jeun. En cas d’absorption pendant un repas, le taux maximal de l’alcool est atteint.
Concernant la baisse de l’alcoolémie, il faut préciser qu’elle baisse en moyenne de 0,10 g à 0,15 g d’alcool par litre de sang en espace de soixante (60) minutes.
Bon à savoir : Il y a des rumeurs selon lesquelles la consommation du café salé ou d’une cuillerée d’huile permet rapidement de réduire le taux d’alcool ou de l’éliminer du sang.
La réalité c’est qu’il n’y a rien qui permet d’éliminer de façon accélérée l’alcool. Il faudra l’écoulement d’un certain temps pour que l’alcoolémie baisse.
En somme, il faut retenir que deux bières vous font atteindre le taux d’alcool permettant de constater l’infraction d’alcool au volant.
Vous vous exposez donc aux énormes sanctions légales prévues pour cette infraction.
Afin de vous faire une idée des différentes sanctions prévues pour chaque infraction routière, nous vous invitons à utiliser le simulateur de Hello Avocat qui est un outil très pratique vous permettant de connaître les sanctions encourues pour chaque infraction.
Quelles sont les sanctions légales pour l’alcool au volant ?
Les sanctions prévues pour l’infraction d’alcool au volant varient suivant le taux détecté dans le sang après le dépistage.
Comment est sanctionné l’alcool au volant d’un taux compris entre 0,2 g/l et 0,8 g/l ?
Lorsque le taux d’alcool dans le sang est supérieur ou est égal à 0,2 g/l mais inférieur à 0,8 g/l, il s’agit d’une contravention.
Les principales sanctions prévues sont :
- le paiement d’une amende forfaitaire de 135 €, laquelle peut atteindre un maximum de 750 € ;
- l’immobilisation du véhicule ;
- le retrait de six (06) points sur le permis de conduire, pouvant entraîner une invalidation du permis pour solde nul.
Des peines complémentaires peuvent également s’ajouter. Il s’agit notamment d’une privation des droits civiques, le retrait de votre permis de conduire ou une obligation de faire un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
Vous pouvez également écoper d’une suspension du permis de conduire ne pouvant pas excéder une période de trois (03) ans.
On peut également soumettre le contrevenant à une obligation de conduire uniquement les véhicules équipés d’un éthylotest antidémarrage pendant une période d’au plus trois (03) ans.
Notre conseil : Lorsque vous êtes sollicité pour faire un dépistage d’alcoolémie, il ne faut surtout pas refuser.
Le refus de se soumettre aux vérifications du taux d’alcool vous coûtera une amende de 4500 € avec une peine d’emprisonnement de deux (02) ans conformément aux dispositions de l’article L234-8 du Code de la route.
De plus, six (06) points sont retirés du permis de conduire en guise de sanction complémentaire.
Quelles sont les sanctions prévues pour le taux d’alcool de 0,8 g/l ou plus ?
Lorsqu’un conducteur est verbalisé pour l’infraction d’alcool au volant avec un taux qui est supérieur ou égal à 0,8 g/l, il s’agit d’un délit.
Les sanctions prévues sont donc beaucoup plus sévères.
En premier lieu, les policiers font une rétention du permis pour une durée maximale de soixante-douze (72) heures.
En deuxième lieu, vous risquez une peine d’amende pouvant aller jusqu’à 4500 euros
En troisième lieu, le véhicule du délinquant peut être immobilisé.
En dernier lieu, un retrait de six (06) points peut s’opérer sur le permis de conduire.
En outre, le préfet peut demander que le conducteur fautif ne conduise désormais qu’un véhicule équipé d’un éthylotest antidémarrage (EAD), selon les résultats de l’analyse de sang.
Des sanctions judiciaires peuvent également être prises à l’encontre du délinquant comme une peine d’emprisonnement de deux (02) ans au maximum.
Une mesure de suspension du permis de conduire pour une durée maximale de trois (03) ans peut être prise.
Une annulation du permis de conduire pour une durée d’au plus trois (03) ans peut être décidée accompagnée d’une interdiction de demander un nouveau permis.
Des peines de jours-amendes et une obligation de faire un stage de sensibilisation à la sécurité routière peuvent être infligées au délinquant.
Vu les nombreuses sanctions prévues pour l’alcool au volant, il faut être très prudent pour ne pas perdre votre permis de conduire.
Le jeune conducteur doit faire beaucoup plus attention car il devra choisir entre boire et conduire tout au long de sa période probatoire.
Une infraction d’alcool au volant peut lui coûter ce précieux sésame qu’est le permis de conduire.
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